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Portrait - Perrine Rase: Cosmétologie, création et gestion d’entreprise, cosmétiques biologiques

Mercredi 3 avril 2019
En bref
Qui ? 
Perrine Rase, 30 ans, diplômée en Communication de l’UCL.
Quoi ?  
Fondatrice de "Seconde Nature", entreprise de soins cosmétiques 100% naturels.
Domaines d’expertise ? 
Cosmétologie, création et gestion d’entreprise, start-up.

 

Il y a six ans, à l’âge de 24 ans, Perrine Rase lance Seconde Nature (2de nature), une gamme de soins pour les peaux sensibles 100% naturels et biodégradables. Son conseil aux femmes désireuses de faire le grand saut de l’entrepreneuriat ? Avoir un grain de folie ! 

« Du côté vert de la force »

Elle voulait devenir journaliste. Mais au fil de sa formation en communication à l’UCL, Perrine Rase développe un intérêt pour l’entreprise et fait son master en relations publiques. Le climat universitaire aidant, elle développe, outre sa passion pour la cosmétologie, un bel esprit critique et passe à la loupe la composition de ses produits de soins. Ce qu’elle y découvre ne lui plaît pas. Armée d’un sac poubelle, elle fait un grand tri dans la salle de bains. « La plupart des produits que j’utilisais au quotidien étaient bourrés d’ingrédients polémiques. J’ai fait le ménage complet, j’ai migré du côté vert de la force. »

Intuition, motivation et valeurs

La future entrepreneuse se met en chasse d’alternatives saines mais dans les magasins bio, si les compositions des produits sont bonnes, les odeurs et les textures sont rédhibitoires. Elle a l’intuition qu’il y a quelque chose à créer pour les gens qui ont envie de consommer sain et durable. Elle poursuit son cursus et fait un stage en agence de communication. C’est le deuxième déclic : « Je travaillais pour des clients divers, de la grosse société internationale aux mines de cuivre à Lubumbashi. Je me suis dit "Je suis la voix de sociétés qui font des choses discutables" J’ai compris que je ne pourrai pas m’épanouir dans un travail qui ne soit pas en alignement avec mes valeurs. »

Ces précieux constats en bandoulière, la jeune femme termine ses études, et crée son projet professionnel : « J’étais jeune, je n’avais ni enfants ni crédit hypothécaire, j’étais libre de tester un projet professionnel qui fasse lien entre ma passion, mes valeurs et ce que l’on apprend en communication. »

Perrine Rase fait appel à Azimut, une couveuse d’entreprise, où elle trouve les personnes compétentes et un cadre pour avancer dans son projet. « La famille m’a prêté 23.000 euros pour démarrer. C’était mon bébé, je ne voulais ni investisseurs, ni crowdfunding. »

Ventes privées, bouche à oreille, test concluant dans la pharmacie d’une amie, démarchage. Six ans et quelques milliers de flacons en verre recyclable plus tard, les produits Seconde Nature sont disponibles sur l’e-shop, dans cinquante pharmacies en Wallonie et à Bruxelles, et via des grossistes pharmaceutiques.

La recherche de financement

« Aujourd’hui, poursuit Perrine, il nous faut des moyens pour passer à la vitesse supérieure. L’entreprise compte deux personnes, - moi et mon associé -, et une armée de stagiaires (rires). Si l’on veut se positionner dans le secteur hyper concurrentiel de la parapharmacie, on doit trouver des investisseurs ». 

Si l’aspect financier peut être un frein, il ne doit pas être une entrave. Les aides existent, artisanales et structurelles. Perrine Rase cite un ami pour le site internet, un autre pour le logo, griffonné sur un coin de table entre deux verres de vin… Sans oublier la couveuse d’entreprise, la bourse de 12.500 euros du plan Airbag. Et last, but not least, les médias !

Pour la suite, elle a des pistes : les business angels, la Fondation pour la jeune entreprise, les fonds publics gérés par des privés comme Nivelles Invest, entre autres.

Ses conseils aux futures entrepreneuses ? 

S’entourer de personnes ressources objectives. Etudier l’environnement dans lequel on souhaite se lancer. Oser affirmer ses compétences et faire fi de tous les clichés. Enfin, être consciente que se lancer est un don de soi. A 200%.

Texte et photos : Véronique Pipers

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