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Portrait - Marie-Laurence Dubois, Fondatrice de Valorescence, spécialisée en gouvernance de l'information

Mardi 27 avril 2021
En bref
Qui ? 
 Marie-Laurence Dubois, 46 ans, documentaliste de formation de la Haute Ecole Henallux (1996), certificat complémentaire en gestion des connaissances à l'ULB (2011) et certificat interuniversitaire en management de l'information numérique (2014). Présidente de l'Association des archivistes francophones de Belgique (2015-2021). 
Quoi ? 
  Fondatrice de Valorescence (2014). 
Domaines d’expertise ? 
  Gouvernance de l'information, gestion des données numériques, archivage managérial et patrimonial. 

 

 

Documentaliste et archiviste depuis plus de 20 ans, Marie-Laurence Dubois a choisi de se lancer comme indépendante en 2014, suite à une restructuration dans son entreprise. Sept ans plus tard, en dépit de la crise sanitaire, son bilan n’est que positif. Elle explique pourquoi et comment.

« J’ai d’abord travaillé cinq ans pour un cabinet ministériel. Très vite j’y ai conseillé mes collègues sur leur manière d’organiser leurs propres documents. Cela a eu une influence directe sur mon parcours d’indépendante car j’ai dû entrer dans leur logique afin de les conseiller sur la meilleure manière de structurer leur information. Ensuite, après un passage au conseil d’état, j’ai eu l’opportunité de reprendre pendant dix ans la gestion du centre de documentation et d’archives des écologistes, Etopia, à Namur. Cela m’a donné une idée de l’importance de la conservation à long terme des archives, dans un but patrimonial, historique ou pour faire preuve. »

Un métier clé dans la transition numérique

2014. C’est l’heure de la restructuration chez les écologistes et aussi l’année des 40 ans de l’entrepreneure. La fondatrice de Valorescence choisit cette occasion pour réorienter sa carrière et se lancer comme indépendante.  « Sauter le pas me titillait depuis longtemps. J’avais du temps parce que j’avais un long préavis, j’ai pu mûrir mon projet, c’était l’occasion ou jamais. Cela fait sept ans et la bonne nouvelle, c’est que ça marche ! »  Son public-cible, ce sont les asbl et les PME, là où il y a un besoin criant en termes de mutation numérique. « En tant que documentaliste et archiviste, poursuit-elle, j’ai une véritable valeur-ajoutée en matière de gouvernance de l’information. »
 

Laisser des traces

Kesako, la gouvernance de l’information ?  Dans un premier temps, c’est rendre l’information facilement accessible en interne. Dans un deuxième temps, c’est permettre de la retrouver pour faire preuve (législation type RGPD, signature électronique, etc.). Et enfin, dans un troisième temps, sous l’angle patrimonial, c’est participer à sauvegarder ce qui fait société et en assurer la mémoire. La transformation numérique s’opère par la gestion des documents et des données, via la mise en place d’outils numériques pour en assurer la préservation à long terme, « car de grosses questions se posent aujourd’hui en la matière » souligne la boss de Valorescence. « J’ai plusieurs casquettes ; je fais à la fois de la formation, de la consultance, de la réalisation de cahier de charges, et je mets encore les mains dans le cambouis puisque je fais du traitement d’archives, de l’inventaire d’archives papier ou de l’organisation d’archives électroniques. »
 

Ose, vis, aime

« Dans la période de mutation de la chenille au papillon, se souvient-elle, j’ai bénéficié d’un réseau encourageant, j’avais eu quelques appels du pied quand j’étais salariée. Je me suis par ailleurs formée, j’ai remis mes connaissances à niveau, je me suis fait accompagner par Azimut, pour la rédaction du business plan, les aspects financiers. Portée par un préavis de onze mois, j’ai pu me lancer sans prendre trop de risques la première année et j’ai pu aussi être conseillée par une collègue qui travaillait dans le même secteur. » Au rayon des forces, l’entrepreneure pointe aussi sa passion pour son métier et son désir de défricher là où d’autres n’ont pas encore osé aller. « En tant que salariée, je construisais des projets. Cela m’a été renvoyé comme une compétence sur laquelle m’appuyer. Toutes les idées sont bonnes. C’est la manière dont vous allez la mettre en œuvre qui va faire la différence. Personne ne peut vous enlever cela. Les gens viennent chercher un savoir-faire et un savoir-être. Un des mantras qui me porte depuis ma réorientation et que je garde toujours à l’esprit est : « Ose, vis, aime ». Il faut oser et aimer ce que l’on fait, c’est de cette manière que l’on vit pleinement les choses. »

A côté de son activité dans Valorescence, Marie-Laurence Dubois a monté une spécialisation en gestion et préservation de l’information à l’Henallux, pour former les documentalistes à la dynamique de l’archivage électronique. Elle a été aussi successivement administratrice et présidente de l’association des archivistes de Belgique francophone. « C’est à titre bénévole » précise-t-elle, « mais cela amène crédibilité et contacts. »

Solidarité féminine

A toutes les femmes, salariées ou indépendantes, elle recommande ceci : « entretenez votre réseau professionnel avec des gens qui font le même métier que vous, a fortiori dans un métier peu connu. Pour être dans le partage de connaissances, de compétences, d’expertise. C’est précieux. »

Un conseil encore : ne pas hésiter à donner. « La vie pourvoit. Pas toujours comme et quand on l’attend mais si vous donnez, - motivation, temps, partage… -, vous recevrez. Il ne faut pas vouloir une contrepartie en direct mais un jour cela vous revient sous une forme ou une autre. C’est peut-être une approche plus féminine dans l’entreprenariat. Les femmes s’entraident. Il faut oser. C’est quoi, oser ? C’est oser donner de soi. Vous ratez ? Recommencez ! Ce n’est pas encore assez ancré dans notre société. »

 

Texte et portraits : Véronique Pipers

 

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